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Quand les jeux psychologiques s’invitent au travail

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Vous aviez une idée très claire du message que vous vouliez faire passer… Mais il a suffi d’un mot de la part de votre interlocuteur pour que vous dégoupilliez. Sans vous en rendre compte, vous êtes déjà emporté·e dans un flot d’émotions, éloigné·e du message initial, et — dans le meilleur des cas — avec une petite voix dans la tête qui vous dit “bon… quand est-ce qu’on arrête les frais là ?”

Ces conversations qui finissent en eau-de-boudin, ce sont souvent des jeux psychologiques, et le mot fatidique prononcé par l’interlocuteur, était en réalité une invitation, que vous avez inconsciemment acceptée.

Pourquoi accepter ce genre d’invitation funeste ? Comment mettre fin à un tel jeu, une fois que l’on en prend conscience ? Comment faire en sorte de ne plus jouer à des jeux qui nous plombent ?

C’est pour répondre à ces questions que nous avons choisi de sensibiliser à cette grille de lecture, pour éveiller les consciences de chacun·e, première alliée selon nous pour sortir de situations désagréables. Car mettre fin aux jeux psychologiques lorsque l’on estime cela nécessaire, ça n’est déjà pas une sinécure… Si l’on en n’a même pas conscience, ça devient mission impossible !

Comment fonctionne un jeu psychologique ?

Pour décrypter les jeux psychologiques, il est nécessaire de présenter le triangle dramatique de Karpman, modèle issu de l’Analyse Transactionnelle. Triangle, car il met en relation une victime, un persécuteur, un sauveur. Dramatique, car aussi étonnant que cela puisse paraître, aucune des positions du triangle n’est plus confortable que les autres.

Schématiquement,

  • 🦸‍♀️ le sauveur aura tendance à venir en aide à la victime, c’est-à-dire une personne qu’il estime être en détresse et opprimée par un persécuteur.…
  • 😩 une victime aura tendance à se déprécier, à se sentir impuissante face à l’action d’un persécuteur, et cherchera alors un sauveur pour la sortir de sa situation épineuse
  • 👹 un persécuteur cherchera à persécuter une victime qui attendra ou convoquera une sauveuse pour lui venir en aide.

Bref, vous l’avez compris, le triangle infernal peut démarrer par n’importe lequel des trois personnages.

Partant de là, il serait tentant de se dire que le monde est séparé en trois parties bien distinctes : les pauvres victimes, les méchants persécuteurs et les gentils sauveurs.

Pas si simple… Même si chacun·e de nous a un rôle de prédilection, une fois que nous entrons (malgré nous) dans le triangle, nous alternons entre tous les rôles… C’est le début des jeux psychologiques !

🦀 En image, Sébastien, le crabe le plus coté des années 1990, en pleine oscillation dramatique entre les trois sommets…

Pourquoi s’intéresser aux jeux psychologiques ?

Tout simplement parce que, entre collègues ou entre proches, les jeux psychologiques sont des conversations “dégénérées”, où ce qui est dit n’est pas ce qui voulait être dit. Et connaître leur existence permet de les déjouer et d’assainir nombre de nos conversations, y compris avec nous-mêmes.

Oui, les jeux psychologiques sont partout. Et pour cause, ils sont des stratégies inconscientes pour assouvir des besoins psychologiques et renforcer des croyances ancrées depuis la petite enfance. Aussi étrange que cela puisse paraître, Tata Vous-ne-me-comprenez-jamais, Monsieur On-est-foutu-y-a-rien-à-faire et Manager Sans-vous-je-serais-bien-plus-rapide retirent un bénéfice (négatif) caché de leurs jeux qui, vus de l’extérieur, paraissent souvent un peu absurdes.

Faut-il en finir avec les jeux psychologiques ?

Connaître la théorie est nécessaire…mais certainement pas suffisant pour sortir de tous les jeux psychologiques (cela reviendrait d’ailleurs à prendre conscience de l’inconscient, ce qui n’est pas possible, ni peut-être souhaitable). En finir donc, non. Que faire alors ?

Le principal levier consiste à développer sa vision lucide : en portant une attention particulière à ses propres besoins fondamentaux, en favorisant l’écoute sur l’expression (quand cela nous est disponible) ou en explorant les croyances qui tirent les ficelles de nos jeux favoris, le mode inconscient automatique laissera davantage de place à une communication en conscience, pour éviter que les conversations ne dérapent.

Pour travailler cette pleine-conscience, les paradigmes de la Communication NonViolente de Marshall Rosenberg, ou de l’Intelligence Positive de Shirzad Chamin, offrent de belles perspectives sur l’analyse de ses propres besoins, de ceux des autres et sur son écoute intérieure.

Le travail avec un·e coach professionnel·le, qui écoute et questionne, est également un moyen efficace d’opérer à des prises de conscience salutaires sur sa gestion de la relation à l’autre et à soi-même.

Nous espérons que cette série d’articles vous sera utile, et bien-sûr, nous nous excusons par avance si vous y décelez des invitations inconscientes !

Décryptons les jeux psychologiques… avec Disney !

Les jeux psychologiques, Eric Berne, le père de l’Analyse Transactionnelle, en a écrit un livre de 224 pages, intitulé Des jeux et des hommes. Autant vous dire qu’à l’intérieur, ce médecin et psychanalyste répertorie un sacré paquet d’invitations et de jeux distincts, auxquels il confère des noms assez évocateurs.

MicroMégas a choisi d’en décrypter quelques-uns parmi les plus célèbres, qui sévissent dans vie pro, la vie perso… et même dans les classiques de notre enfance.

Pour chacun d’entre eux, une explication du jeu, des exemples typiques où ils se présentent dans la vie pro ou perso et quelques pistes pour en sortir. Bonne lecture !

🔗  « Fais à ma place, aide-moi ! » avec Aladin

🔗  « Battez-vous » avec Scar

🔗  « C’est pas moi, c’est l’autre » avec Mushu

🔗  « J’essaie simplement de t’aider » avec John Smith

🔗  « Oui, mais… » avec Belle et la Bête

🔗  « Je te tiens mon salaud » avec Jasmine

🔗  « Yakafokon » avec Baloo

  • Orel Hacman
    Orel Hacman

    Orel est coach certifié par l'ICF et co-fondateur de MicroMégas. Ingénieur de formation (X2011), il a gardé l'appétence pour les modèles dont il sait que tous sont faux par construction, mais néanmoins utiles. Aujourd'hui, il les couple à sa passion pour le théâtre et l'écoute pour accompagner les individus et les équipes dans leurs transformations. Par ses articles, il espère rendre le coaching plus lisible et plus accessible, de sorte à catalyser les transformations nécessaires de notre époque. (Rien que ça !)

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