Pourquoi j’ai adoré la conférence de presse de Kylian Mbappé et Christophe Galtier ?

L’actualité peut toujours être vue comme un moyen de prise de conscience sur soi. Retour sur l’épisode du char à voile, comme prétexte à une lecture émotionnelle, avec Orel HACMAN, coach professionnel certifié par l’ICF et co-fondateur de MicroMégas.

Je n’ai jamais été un grand fan de foot. Même au collège, où j’aurais pu vouloir faire comme les copains, la frénésie ne m’a jamais pris.

On peut éventuellement dire que j’étais un “supporter de coupe du monde”, mais c’était surtout parce qu’enfin, comme par magie, les agendas de chacun·e se libéraient pour partager une pizza… (Et à vrai dire, c’était avant 2022)

Pourtant, cet extrait de la conférence de presse de la semaine dernière, je dois dire que je l’ai regardée plusieurs fois… Et j’ai fini par l’adorer.

Cet article arrive probablement après la bataille, mais si je veux écrire en réponse, et non en réaction à un stimulus, prendre un temps de digestion me semble essentiel.

Le fou rire de Kylian Mbappé, était-ce drôle ?

Je choisis bien mes mots : j’ai fini par adorer cet extrait. Pas pour ce qu’il est, mais pour l’opportunité qu’il m’a donné de décoder mes émotions, presque minute après minute.

Séquence émotions. On refait le match !

J’ai d’abord été ravi, animé que la question climatique soit posée. Parce que la crise climatique rythme mes actions quotidiennes. J’étais soulagé qu’enfin, le sujet soit abordé par un média traditionnel à des personnalités si influentes.

J’ai été amusé par le fou rire de Mbappé. Oui, le rire c’est communicatif… (Vous avez probablement également entendu les rires de la salle sur la vidéo)

Puis, environ 0,05 seconde plus tard, je me suis senti triste, énervé, déconcerté, quand j’ai présumé – à tort ou à raison – que derrière ce rire, il y avait au pire de la condescendance, au mieux de l’insouciance… Bref, que dans les deux cas, c’était pas génial pour la cause climatique.

Est survenu ce sentiment d’espoir ensuite, dans le silence et la première partie de la phrase de l’entraîneur…

…Puis l’affliction, le découragement quand Christophe Galtier a eu fait sa blague. Le sentiment de solitude en me disant que ceux qui ont le plus d’influence aujourd’hui nous laissaient nous débrouiller, voire se moquaient de nous. La honte même, en me disant que (alerte scénario catastrophe), j’allais encore écumer des dizaines de remarques sur les Parisiens…

2 minutes de conférence de presse, une farandole d’émotions. Alors, drôle le fou rire de Kyky… Pas tant (même si je dois avouer la livraison d’un char à voile au siège du PSG m’a quand même bien fait sourire). C’était en revanche une sacrée opportunité de prendre le temps de décrypter ce qui s’est joué en moi à ce moment-là.

Qu’y a-t-il derrière ce flot d’émotions désagréables ?

Derrière toute émotion, il y a l’expression d’un besoin. Derrière toute émotion désagréable, il y a l’expression d’un besoin non nourri. C’est ce que théorise le modèle de la Communication NonViolente, que j’utilise autant dans mon quotidien que dans ma pratique de coach professionnel lorsque c’est pertinent.

De quels besoins parle-t-on ?

En ce qui me concerne, un besoin de justice et de respect parce que “personnellement, je fais chaque jour un peu plus ma part du boulot, et eux bor**** ?”

Un besoin de paix et d’harmonie, parce que les jets privés des sportifs ne sont factuellement qu’un rouage dans une crise systémique, et que celle-ci ne conduit pas à la paix sociale et à l’harmonie que j’aimerais voir advenir.

Un besoin de coopération, de soutien, de partenariat, parce que “toute l’humanité est dans le même char à voile, j’aimerais tellement qu’on gère le problème ensemble !”

Et plus étrange, et qui ne m’est apparu qu’après “digestion émotionnelle”, un besoin de contribution : que puis-je faire moi, en tant que coach professionnel et citoyen ? Comment répondre à cet événement, pour ne pas seulement y réagir ?

Comment contribuer en tant que coach professionnel ?

Une fois qu’une prise de conscience a eu lieu, elle s’accompagne de jugements sur l’autre, sur soi et sur la situation, d’émotions et d’opinions, qui se transformeront peut-être un jour en action mais qui sont aujourd’hui des freins.

Si cette séquence vous a aussi fait vivre un flot incontrôlé d’émotions et de jugements, le travail avec un coach professionnel permettra de lire les messages cachés derrière, pour trouver vous-même les actions possibles, selon votre contexte et vos ressources.

Si cette séquence a éveillé des prises de conscience que vous souhaitez ancrer dans votre quotidien, une coach professionnelle pourra vous accompagner à établir les plans d’action concrets qui vous correspondent.

Et ce, que vous soyez dirigeant·e d’entreprise, salarié·e, athlète de haut niveau (je rêve secrètement que Mbappé lise cet article…), entraîneur (…si c’est Christophe Galtier, ça me va aussi), etc.

Ma façon de contribuer : catalyser les transformations des personnes qui souhaitent se transformer.

Par l’écoute, la reformulation, le questionnement et la mise à disposition de grilles de lecture nouvelles, j’espère participer au développement d’une écologie intérieure dont chacun sort plus conscient, dont chacune sort plus actrice, et dont tout le monde finit par profiter.

Pour voir advenir le monde que nous voulons pour demain.