L’heuristique de disponibilité
Ou biais du « Le dernier qui parle a raison ». Cette capacité du cerveau à ne prendre en compte que les informations qui lui apparaissent les plus saillantes s’appelle l’heuristique de disponibilité.
Dans sa lutte pour la vie, l’évolution a parfois dû agir vite : trouver des solutions rapides à des problèmes urgents est une des fonctions du cerveau. Et pour ce faire, il fonde parfois ses décisions sur les premières informations qui lui viennent. Cette capacité du cerveau à ne prendre en compte que les informations qui lui apparaissent les plus saillantes s’appelle l’heuristique de disponibilité.
Sous le coup du stress ou de la fatigue, ce biais nous pousse à foncer vers la première solution qui se présente, quitte à le regretter par la suite. Car cette solution s’imposant à l’esprit n’est ni nécessairement justifiée, ni nécessairement le fruit de notre intuition. Elle peut résulter de la forte charge émotionnelle d’un événement, qui nous conduit à manquer de recul sur la situation. N’est-ce-pas Tintin ?
Imaginez que vous cherchiez à recruter un freelance en urgence pour améliorer le référencement de votre site sur Google. Ca tombe bien, vous en avez justement rencontrer une par hasard hier dans le train. Est-ce-que c’est une piste ? Très certainement. Est-ce-que c’est LA solution ? Pas forcément…
Et pour peu que ce biais se combine à d’autres comme l’escalade d’engagement, le biais de confirmation ou les stéréotypes… On peut rapidement courir à la catastrophe.
Halte à la diabolisation ! Une telle heuristique est tout de même à la base de la mémorisation : les informations que je viens d’apprendre sont davantage disponibles, donc davantage mobilisables dans mon quotidien. Et en les mobilisant, je les ancre mieux. Au fur et à mesure, elles peuvent devenir un de mes sujets d’expertise.
En tant que Responsable RH par exemple, vous venez de lire un article sur les signes précurseurs du burn-out. Il y a fort à parier que vous y serez davantage alerte dans les jours à venir… (De même si l’article traitait… au hasard… des biais cognitifs en entreprise !)
Loin de dénigrer ce mécanisme inconscient, il s’agit donc davantage de poser sa conscience sur ses manifestations quotidiennes afin de mener nos décisions par réflexion et non plus par réflexe. Objectif : gagner en pouvoir d’action et en autonomie.