L’effet de simple exposition
Ou biais du « On s’habitue à tout… »
D’après l’effet de simple exposition, on est davantage susceptible d’éprouver un sentiment positif à l’égard d’un stimulus auquel on est exposé de manière répétée.
Le Professeur Tournesol est dur de la feuille… Ses interlocuteurs doivent s’y prendre à plusieurs fois pour se faire entendre. Lors de leur rencontre, l’impulsif Capitaine Haddock ne cache pas son agacement face à ce défaut de communication… À la fin de leur aventure, le marin s’est habitué et fait preuve de plus de patience.
L’effet de simple exposition pourrait s’appeler biais du “on-s’habitue-à-tout.” Il énonce que l’on est davantage susceptible d’éprouver un sentiment positif à l’égard d’un stimulus auquel on est exposé de manière répétée. Ce stimulus, ça peut être une personne, un discours, un produit de consommation, une odeur, un lieu…
D’un point de vue cognitif, cela s’entend (n’est-ce-pas Professeur Tournesol 😉). Plus on est exposé-e à un événement, plus celui-ci devient habituel pour le cerveau, qui consomme moins d’énergie à le caractériser comme positif que comme dangereux. Tout bénef !
…Mais gare au pilote automatique ! Car pour ce biais, aucune différence entre s’habituer à un nouveau parfum de glace, à un discours liberticide ou à une inefficacité organisationnelle.
A l’échelle Micro, s’habituer à des conditions de travail inconfortables (open-space trop bruyant pour nous, charge de travail démesurée, serveurs en panne régulièrement) est une manifestation possible de l’effet de simple exposition. De même que le manque de reconnaissance de la part de ses pairs ou de ses supérieures. A l’excès, cela peut conduire à un épuisement cognitif, facteur impliqué dans l’épuisement professionnel.
A l’échelle Mégas, on peut relier ce biais au syndrome dit du canard : s’habituant à des solutions inappropriées et usant de rustines, l’organisation perd de l’énergie… Comme le palmipède, à la surface, l’organisation semble sereine, mais sous l’eau, “elle pédale comme une folle” !
La frontière entre l’adaptation et la sur-adaptation est mince, et connaître l’existence de ce biais cognitif permettra à chacun-e de pouvoir juger sa propre situation de manière ajustée.
Et vous, à quoi vous-êtes vous habitué-e à force d’y être exposé-e ? À quoi ne souhaitez-vous surtout pas vous habituer ?